Vous avez envie de lancer votre activité sans prendre de gros risques, ni vous noyer dans la paperasse ?
Bonne nouvelle : la micro-entreprise (anciennement “auto-entreprise”) est sans doute le régime le plus simple pour se lancer. Pas de capital à déposer, pas de statuts à rédiger, pas de bilan compliqué à produire… en un clic, vous pouvez créer votre activité et commencer à facturer vos premiers clients.
Mais simple ne veut pas dire parfait. Derrière cette simplicité, il y a aussi des règles précises, des plafonds à respecter, et des pièges dans lesquels beaucoup de créateurs tombent.
👉 Ce guide complet va vous donner toutes les clés pour comprendre la micro-entreprise, ses avantages, ses limites, et surtout savoir si ce régime est adapté à votre projet.
Au programme : comment ça marche, qui peut y avoir droit, quels sont les plafonds de chiffre d’affaires, combien vous toucherez réellement après impôts et cotisations, et quand il vaut mieux envisager un autre statut comme la SARL ou la SAS.
💡 À lire aussi : Si vous hésitez entre micro-entreprise, SARL et SAS, ou que vous voulez comprendre comment se rémunère un dirigeant de société, ne manquez pas nos autres articles dédiés.
1. La micro-entreprise, c’est quoi exactement ?
La micro-entreprise, c’est le régime préféré des créateurs en France : chaque année, plus de 600 000 nouvelles micro-entreprises voient le jour. Pourquoi un tel succès ?
Parce qu’il s’agit du régime le plus simple et le plus accessible pour entreprendre.
Un régime (et non un statut juridique)
Contrairement à ce que l’on lit souvent, la micro-entreprise n’est pas un statut. Vous êtes en réalité entrepreneur individuel, mais vous avez choisi un régime fiscal et social simplifié.
Concrètement :
- Vous n’avez pas besoin de rédiger de statuts (comme dans une société).
- Vous n’avez pas de capital social à déposer (vous pouvez commencer avec 0 €).
- Vous ne produisez pas de bilan comptable.
Vous déclarez simplement votre chiffre d’affaires encaissé (et non vos bénéfices) à l’URSSAF, et vos charges sociales et impôts sont calculés sur cette base.
💡 Conseil d’expert : c’est à la fois un avantage (vous ne payez des cotisations que si vous encaissez) et un inconvénient (vous ne pouvez pas déduire vos frais réels, contrairement à une société).
Exemple concret :
Julie, 28 ans, veut tester la vente de bijoux faits main sur Etsy. Avec la micro-entreprise, elle crée son activité en ligne en quelques minutes, facture ses clients, et ne paie des cotisations que sur ses ventes effectives. Aucun bilan, aucune formalité encombrante.
La micro-entreprise, c’est pour qui ?
- Tester un projet : parfait si vous voulez valider votre idée avant de créer une société.
- Activité complémentaire : pour arrondir vos fins de mois en parallèle d’un emploi ou d’une retraite.
- Petite activité : professions libérales, artisans, freelances…
👉 À retenir : la micro-entreprise est un tremplin. Si votre activité décolle (et on vous le souhaite !), il faudra envisager un autre statut plus adapté comme la SASU ou la SARL (voir notre comparatif complet).
2. Qui peut devenir micro-entrepreneur (et qui ne peut pas) ?
C’est l’un des gros points forts : presque tout le monde peut créer une micro-entreprise.
Les profils autorisés
Vous pouvez vous lancer en micro-entreprise si vous êtes :
- Salarié (sous réserve de respecter votre contrat de travail).
- Étudiant (idéal pour les petits jobs ou freelances).
- Retraité (compléter sa pension en toute simplicité).
- Demandeur d’emploi (et cumuler avec les aides type ARE).
- Fonctionnaire (avec l’accord de votre hiérarchie, sous conditions).
- Dirigeant d’une société (avec des limites pour éviter les conflits d’intérêt).
💡 Conseil d’expert : si vous êtes salarié, vérifiez les clauses de votre contrat (exclusivité, non-concurrence). Et par loyauté, informez votre employeur si votre activité touche au même domaine.
Les activités autorisées
Elles sont regroupées en 3 grandes familles :
- Commerciales : achat-revente, restauration rapide, e-commerce, hébergement.
- Artisanales : fabrication, transformation, réparation (coiffeur, électricien, boulanger…).
- Libérales : prestations intellectuelles (consultant, graphiste, coach, rédacteur…).
Les activités interdites
Certaines professions sont exclues du régime :
- Les activités agricoles relevant de la MSA (éleveurs, maraîchers, viticulteurs…).
- Les professions de santé réglementées (médecins, infirmiers, kinés…).
- Les professions juridiques (avocats, huissiers, notaires).
- Les activités immobilières (marchands de biens, agents, locations professionnelles).
💡 Conseil d’expert : certaines activités sont autorisées mais exigent un diplôme (coiffure, BTP) ou une assurance obligatoire (RC Pro, décennale).
3. Les plafonds 2025 de chiffre d’affaires en micro-entreprise
La micro-entreprise est un régime réservé aux petites activités. Pour en bénéficier, vous devez respecter des plafonds de chiffre d’affaires.
Plafonds 2025 :
Type d’activité | Plafond annuel |
Vente de marchandises / hébergement | 188 700 € |
Prestations de services / libérales | 77 700 € |
💡 Exemple concret : Pierre, photographe (BNC), facture 60 000 € → il reste en dessous du plafond. Mais s’il dépasse 77 700 €, il perd le régime micro et bascule vers le régime réel.
Tolérance en cas de dépassement
Un dépassement ponctuel ne vous fait pas perdre immédiatement le régime. Si vous dépassez légèrement les plafonds une année, mais restez dans les tolérances, vous conservez la micro-entreprise.
En revanche, un dépassement répété entraîne automatiquement la sortie du régime.
Astuce d’expert : si vous approchez des plafonds, anticipez votre évolution : passer en société (SASU, EURL) permet de continuer à croître sans mauvaises surprises.
Et la TVA dans tout ça ?
Ces plafonds sont indépendants des seuils de TVA (plus bas). Si vous dépassez 85 000 € (commerce) ou 37 500 € (services), vous devrez facturer la TVA (voir notre chapitre dédié).
Encadré “Pour aller plus loin” : SARL ou SAS : quelle alternative si votre activité décolle ?
4. Comment créer sa micro-entreprise en 2025
Créer une micro-entreprise est rapide et 100 % en ligne, mais il faut connaître les bonnes étapes et les points de vigilance. Voici le parcours complet, enrichi de conseils d’expert.
1. Vérifiez que la micro-entreprise est le bon régime pour vous
Avant même de remplir le moindre formulaire, posez-vous les bonnes questions :
- Mon projet est-il modeste ou a-t-il vocation à grossir rapidement ? (Si vous prévoyez d’embaucher ou d’investir lourdement, optez directement pour une société).
- Mon activité est-elle autorisée sous le régime micro ?
- Vais-je avoir beaucoup de frais professionnels ? (si oui, la micro-entreprise n’est peut-être pas rentable pour vous, car on ne déduit pas les charges réelles).
💡 Conseil d’expert : si vous hésitez, demandez un entretien pour y voir plus clair. Beaucoup de porteurs de projet découvrent trop tard que la SASU ou l’EURL était plus adaptée et plus avantageuse fiscalement à leur situation.
2. Faites votre déclaration au Guichet Unique
Depuis 2023, toutes les démarches passent par le Guichet Unique.
Vous devrez fournir :
- Votre identité et coordonnées.
- La nature exacte de votre activité (attention au choix du code APE, il a un impact sur vos cotisations).
- Vos options fiscales (versement libératoire ou régime classique).
- Vos justificatifs : pièce d’identité, attestation de non-condamnation, justificatif de domicile.
3. Demandez l’ACRE (si éligible)
L’ACRE (Aide à la Création et Reprise d’Entreprise) réduit vos cotisations sociales de 50 % pendant un an.
Vous y avez droit si vous êtes :
- Demandeur d’emploi (indemnisé ou indemnisable).
- Bénéficiaire du RSA ou ASS.
- Jeune de moins de 26 ans (30 ans si handicapé).
Délai crucial : la demande doit être faite dans les 45 jours suivant la création (en ligne ou par courrier à l’URSSAF).
4. Créez votre espace URSSAF
C’est via votre compte autoentrepreneur.urssaf.fr que vous :
- Déclarez votre chiffre d’affaires (même si c’est 0).
- Payez vos cotisations (mensuel ou trimestriel).
- Téléchargez vos attestations (utile pour les clients ou les appels d’offres).
💡 Conseil d’expert : optez pour le prélèvement automatique afin d’éviter les oublis.
5. Recevez votre SIRET et débutez votre activité
En moyenne 15 jours après votre déclaration, vous recevez :
- Votre numéro SIRET (14 chiffres).
- Votre code APE (activité principale).
- Votre affiliation à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).
Vous pouvez facturer immédiatement.
💡 Conseil d’expert : si votre CA dépasse 10 000 € pendant 2 années consécutives, un compte bancaire dédié à l’activité devient obligatoire.
6. Première déclaration URSSAF
Vous devez déclarer votre CA dans les 3 mois (si déclaration mensuelle) ou 6 mois (si trimestrielle).
5. Cotisations sociales et impôts en micro-entreprise : combien reste-t-il vraiment ?
La force de la micro-entreprise, c’est la simplicité : vos charges sociales et impôts sont calculés directement sur votre chiffre d’affaires encaissé. Pas de régularisation, pas de mauvaise surprise.
Cotisations sociales : combien ça coûte ?
Vos cotisations financent votre retraite, votre assurance maladie et vos allocations familiales.
Taux 2025 :
Activité | Taux normal | Avec ACRE (1re année) |
Vente de marchandises / hébergement | 12,3 % | 6,15 % |
Prestations de services (BIC) | 21,2 % | 10,6 % |
Professions libérales (BNC) | 21,2 % | 10,6 % |
💡 Conseil d’expert : pas de chiffre d’affaires = pas de cotisations. Mais aussi… pas de droits (retraite et indemnités).
Impôt sur le revenu : deux options
- Régime classique (micro-fiscal)
- Vous déclarez votre CA dans votre déclaration annuelle.
- L’administration applique un abattement forfaitaire (71 %, 50 % ou 34 %).
- Le reste est imposé au barème progressif.
- Versement libératoire (optionnel)
- Vous payez un pourcentage fixe[2] en même temps que vos cotisations :
- 1 % (vente).
- 1,7 % (prestations).
- 2,2 % (libérales).
- Simple et pratique, mais réservé aux foyers modestes (revenu fiscal < ~27 000 €/part).
Exemple chiffré :
Laura, graphiste freelance (BNC), encaisse 30 000 € en 2025.
- Cotisations sociales : 30 000 × 21,2 % = 6 360 €.
- Abattement forfaitaire : 30 000 × 34 % = 10 200 €.
- Revenu imposable : 30 000 – 10 200 = 19 800 €.
Si elle choisit le versement libératoire :
- Impôt = 30 000 × 2,2 % = 660 €.
Revenu net avant IR (sans versement libératoire) : 30 000 – 6 360 = 23 640 €.
💡 Résultat : après cotisations, Laura garde environ 79 % de son CA (hors impôt progressif).
Encadré d’expert :
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6. La micro-entreprise et la TVA : comment ça marche ?
En micro-entreprise, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA. Cela signifie :
- Vous ne facturez pas la TVA à vos clients.
- Vous ne la récupérez pas sur vos achats.
Seuils 2025 de franchise :
Activité | Seuil normal | Seuil majoré (tolérance) |
Vente de marchandises / hébergement | 85 000 € | 94 300 € |
Prestations de services / libérales | 34 400 € | 36 500 € |
Que se passe-t-il si je dépasse ?
- Si vous dépassez légèrement (en restant sous le seuil majoré), vous conservez la franchise.
- Si vous dépassez le seuil majoré ou deux années consécutives, vous devez facturer la TVA.
Exemple :
Paul, e-commerçant, fait 90 000 € de CA en 2025 → il dépasse le seuil normal (85 000 €) mais reste sous le seuil majoré (94 300 €). Il conserve la franchise. Si en 2026 il dépasse encore 85 000 €, il devra appliquer la TVA en 2027.
Quand opter volontairement pour la TVA ?
- Si vos clients sont des entreprises (B2B) → la TVA n’impacte pas votre compétitivité.
- Si vous avez beaucoup d’achats avec TVA → vous pouvez la récupérer.
7. Les obligations du micro-entrepreneur en 2025
Le régime micro-entrepreneur est beaucoup plus simple qu’une société, mais il n’est pas sans règles. Si vous ne les respectez pas, les amendes peuvent vite tomber.
1. Déclarer votre chiffre d’affaires : même à 0 !
Chaque mois ou trimestre (au choix), vous devez déclarer l’intégralité des sommes encaissées, même si vous n’avez pas eu d’activité.
- Déclaration mensuelle : plus réactive, idéale si votre CA est régulier.
- Déclaration trimestrielle : donne un peu de trésorerie en début d’activité.
Piège fréquent : beaucoup de créateurs oublient de déclarer en cas d’absence d’activité. L’URSSAF applique alors une majoration forfaitaire (150 à 200 €).
💡 Conseil d’expert : Activez les alertes SMS/mail de l’URSSAF et programmez un rappel dans votre agenda.
2. Tenir une comptabilité simplifiée
Même si vous n’avez pas de bilan, vous devez tenir un minimum de registres :
- Un livre des recettes : toutes les entrées d’argent (date, client, montant, moyen de paiement).
- Un registre des achats : obligatoire pour les commerçants et artisans.
Conservez tous vos justificatifs pendant 10 ans (factures, tickets, devis).
💡 Conseil d’expert : utilisez un logiciel de facturation gratuit ou un simple tableur Excel.
3. Factures : les mentions obligatoires
Chaque facture doit contenir :
- Votre nom, adresse et SIRET.
- La date d’émission et numéro unique.
- La nature de la prestation/vente.
- La mention “TVA non applicable – article 293 B du CGI” (si franchise en base).
Erreur fréquente : oublier cette mention. Cela peut entraîner un redressement en cas de contrôle fiscal.
4. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
- Exonération la 1ʳᵉ année.
- Dès la 2ᵉ année : la CFE est due (entre 250 et 800 € selon le chiffre d’affaires, la ville et la taille du local).
💡 Conseil d’expert : si votre CA < 5 000 €, vous êtes exonéré de CFE.
5. Assurances & qualifications : à ne pas négliger
- RC Pro : fortement conseillée (voire obligatoire pour certaines activités).
- Décennale : obligatoire pour le BTP.
- Qualifications : certains métiers (coiffure, électricité, bien-être) exigent un diplôme ou une formation.
Cas concret : un micro-entrepreneur en esthétique non assuré a dû indemniser un client pour brûlure → plus de 15 000 € suite à un incident.
Cela n’arrive pas qu’aux autres. Alors mieux vaut se prévenir que guérir.
6. Immatriculations spécifiques
- Artisans : inscription au Répertoire des Métiers.
- Commerçants : inscription au Registre du Commerce et des Sociétés.
Check-list rapide à imprimer
- Déclarer mon CA à l’URSSAF
- Tenir mon livre des recettes (et achats)
- Facturer correctement (mentions obligatoires)
- Vérifier mes obligations (CFE, assurances, diplômes)
8. Les avantages et inconvénients : la micro-entreprise, tremplin ou impasse ?
La micro-entreprise a séduit plus de 2 millions d’entrepreneurs, mais ce n’est pas une solution magique.
Les avantages
- Création rapide : en ligne, zéro statut, zéro capital.
- Aucune cotisation minimale : si vous ne gagnez rien, vous ne payez rien.
- Charges sociales proportionnelles au CA : pas de mauvaises surprises.
- Franchise de TVA : prix compétitifs, gestion simplifiée.
- Idéal pour tester un projet : e-commerce, freelancing, complément de revenus.
Exemple concret :
Sarah, salariée, veut tester son idée de coaching bien-être. En micro, elle facture 5 clients à 200 € chacun → 1 000 € de CA, déclare son chiffre, paie environ 212 € de cotisations (21,2 %) et garde le reste. Simple et sans risque.
Les inconvénients
- Plafonds de CA bas : 77 700 € (services) et 188 700 € (ventes).
- Pas de déduction des frais réels : si vous avez beaucoup de dépenses (ex. : matériel, déplacements), la micro devient vite pénalisante.
- Protection sociale limitée : indemnités faibles, pas d’assurance chômage.
- Crédibilité moindre : certaines banques, grands comptes et appels d’offres refusent les micro-entrepreneurs.
- CFE dès la 2ᵉ année : coût incompressible (250 à 800 €).
Tableau comparatif : Micro vs SASU vs EURL
Critère | Micro-entreprise | SASU | EURL |
Gestion | Ultra simple | Moyenne | Moyenne |
Plafond de CA | 77 700/188 700 € | Aucun | Aucun |
Déduction des frais | Non | Oui | Oui |
Protection sociale | Basique (TNS) | Bonne (assimilé salarié) | Moyenne (TNS) |
Conseil stratégique : si votre CA approche 50–70k ou que vous avez de gros frais, passez en SASU/EURL pour déduire vos charges et renforcer votre crédibilité.
👉 À lire aussi : SAS vs SARL : quelle forme choisir pour évoluer ?
9. Les pièges à éviter
Beaucoup de micro-entrepreneurs perdent de l’argent ou subissent des pénalités pour des erreurs évitables.
1. Ne pas provisionner pour les cotisations
Les cotisations sont prélevées après l’encaissement → certains dépensent tout et se retrouvent incapables de payer.
Astuce : mettez de côté 25–30 % de votre CA sur un compte épargne dès l’encaissement.
2. Oublier de déclarer son CA
Même à 0 €, vous devez déclarer. Sinon → pénalités forfaitaires (au moins 150 €).
3. Sous-estimer le passage à la TVA
Vous flirtez avec 34 400 ou 85 000 € ? Anticipez ! Sinon vous risquez une TVA rétroactive au 1er du mois à payer (et parfois plusieurs milliers d’euros).
4. Négliger les assurances
Pas de RC Pro ou de clauses solides ? Vous engagez votre patrimoine personnel en cas de litige.
5. Rester trop longtemps en micro
La micro est un tremplin, pas une solution long terme si votre CA décolle ou si vos frais augmentent.
Cas vécu : un e-commerçant en micro dépassait 120 000 € de CA → il aurait gagné 15 000 € de plus en basculant en SASU.
💡 Conseil d’expert : faites un bilan annuel avec un conseil (même en micro). Il saura vous dire quand passer en société et éviter les régularisations.
👉 Besoin d’aide pour créer votre société ou faire un business plan solide ?
Contactez-nous et bénéficiez d’un accompagnement complet.
Conclusion : la micro-entreprise, un tremplin à bien utiliser
La micro-entreprise est idéale pour tester une activité, générer un complément de revenu ou lancer un projet sans risque.
Mais elle a ses limites : si vous voulez développer votre activité, préparez votre transition vers une SASU ou une EURL.
👉 À lire ensuite : Comment bien se rémunérer en SARL et en SAS
10. Les aides et dispositifs financiers accessibles aux micro-entrepreneurs
Beaucoup de créateurs se lancent sans savoir qu’ils ont droit à des aides financières, exonérations et accompagnements qui peuvent considérablement réduire les risques et les coûts de lancement. En 2025, il existe plusieurs leviers à exploiter.
1. L’ACRE : le coup de pouce indispensable
L’ACRE (Aide à la Création ou Reprise d’Entreprise) réduit vos cotisations sociales de 50 % pendant 1 an.
Qui peut en bénéficier ?
- Demandeurs d’emploi indemnisés ou indemnisables.
- Bénéficiaires du RSA, ASS ou d’un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE).
- Jeunes de moins de 26 ans (ou 30 ans si en situation de handicap).
- Résidents en Zone Urbaine Sensible (ZUS).
Exemple concret : Karim crée sa micro comme livreur. Sans l’ACRE, il aurait payé 21,2 % de charges sociales sur ses revenus (prestations de services). Grâce à l’ACRE, il ne paye que 10,6 % la première année, soit une économie de 2 120 € sur un CA de 20 000 €.
Délai crucial : la demande doit être faite dans les 45 jours suivant la création, via un formulaire spécifique (auprès de l’URSSAF).
2. L’ARCE : toucher son chômage en capital
L’ARCE (Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise) permet aux demandeurs d’emploi de recevoir 60 % de leurs droits au chômage sous forme de capital.
Exemple concret :
Anne avait encore 10 000 € de droits restants. Elle reçoit 6 000 € (en deux versements : 50 % à la création et 50 % 6 mois après), ce qui lui permet de financer son site internet et du matériel.
Attention : vous perdez alors le maintien mensuel de vos ARE (allocations chômage).
3. Le maintien partiel des ARE
Si vous ne choisissez pas l’ARCE, vous pouvez cumuler une partie de vos allocations chômage avec vos revenus de micro-entrepreneur.
💡 Conseil d’expert : ce cumul est très intéressant si vos premiers mois sont incertains, car il sécurise votre trésorerie.
4. Les prêts d’honneur et subventions
- Prêts d’honneur : accordés par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre (de 1 000 à 15 000 €, sans intérêt, sans garantie).
- Subventions régionales : chaque région a ses propres aides à la création d’entreprise (exemple : “Chéquier Starter” en Auvergne-Rhône-Alpes).
Exemple concret : Julie, micro-entrepreneuse dans le textile, a obtenu un prêt d’honneur de 8 000 € pour financer ses premiers stocks.
5. Le NACRE : un accompagnement sur 3 ans
Le dispositif NACRE propose :
- Un accompagnement à la création (business plan, financement).
- Une aide au montage financier (prêt à taux zéro).
- Un suivi sur 3 ans pour développer l’activité.
💡 Conseil d’expert : rapprochez-vous d’un organisme conventionné pour plus d’information sur le dispositif.
11. Quand et pourquoi quitter la micro-entreprise ?
La micro-entreprise est idéale pour se lancer, mais elle n’est pas faite pour durer si votre projet décolle.
1. Vous approchez des plafonds de CA
- 77 700 € (prestations de services).
- 188 700 € (commerce).
Cas pratique : Thomas, photographe, atteint 75 000 €. Il est “confortable” en micro, mais s’il dépasse le seuil, il sera automatiquement requalifié en entreprise individuelle classique, avec plus de cotisations et de contraintes (tenue d’une comptabilité complète).
2. Vos charges explosent
En micro, aucune déduction des charges réelles : impossible de déduire vos frais de véhicule, loyers, matériel…
Exemple concret : Paul, consultant IT, dépense 20 000 € en matériel et déplacements. En micro, il paie ses cotisations sur 100 % de son CA. En SASU, il pourrait déduire ses 20 000 € et réduire fortement ses impôts.
3. Vous voulez recruter ou accueillir un associé
La micro-entreprise est strictement individuelle. Impossible d’ajouter un associé ou d’embaucher sous ce régime.
4. Vous avez besoin de crédibilité
Banques, grands clients, appels d’offres : beaucoup refusent de travailler avec des micro-entrepreneurs.
Exemple vécu : Claire, développeuse freelance, a perdu un contrat de 40 000 € car le client exigeait une société de capitaux.
5. Vous voulez optimiser votre fiscalité et votre protection sociale
En société (SASU, EURL) :
- Vous pouvez choisir entre l’IR et l’IS.
- Vous pouvez vous rémunérer en salaire + dividendes (plus d’optimisations possibles).
- Vous bénéficiez d’une meilleure protection sociale (surtout en SASU).
💡 Conseil d’expert : dès que votre bénéfice net dépasse 40–50 k€, une société devient plus avantageuse qu’une micro.
Tableau comparatif : Micro-entreprise vs SASU vs EURL (2025)
Critères | Micro-entreprise | SASU | EURL |
Forme juridique | Entreprise individuelle (régime micro-fiscal & social) | Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle | Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée |
Complexité de création | Très simple, 100 % en ligne via INPI | Formalités plus lourdes (statuts, dépôt capital) | Formalités plus lourdes (statuts, dépôt capital) |
Coût de création | Gratuit (hors activités spécifiques type agent co.) | 100 à 500 € (selon dépôt et formalités) | 100 à 500 € (selon dépôt et formalités) |
Capital minimum | Aucun | Libre (ex. : 1 €) | Libre (ex. : 1 €) |
Plafonds de chiffre d’affaires | 77 700 € (services) / 188 700 € (ventes) | Aucun | Aucun |
Régime fiscal par défaut | IR (micro-BIC/BNC) avec abattement forfaitaire (71 %, 50 %, 34 %) | IS (Impôt sur les Sociétés) avec option IR possible 5 ans | IR (BIC/BNC) ou option IS |
TVA | Franchise en base (pas de TVA à facturer ni à récupérer) | TVA applicable dès le 1er € | TVA applicable dès le 1er € |
Charges sociales | Forfaitaires (12,3 % ventes / 21,2 % services / 21,2 % libéral) | Président assimilé salarié → environ 65 % du salaire net | Gérant TNS → environ 45 % du revenu |
Déduction des charges réelles | Non (abattement forfaitaire uniquement) | Oui (frais pro, salaires, dividendes, amortissements) | Oui (frais pro, amortissements) |
Comptabilité | Ultra-simplifiée : livre de recettes + registre d’achats | Comptabilité complète + comptes annuels | Comptabilité complète + comptes annuels |
Protection sociale | Basique (SSI) – pas d’assurance chômage, IJ faibles | Meilleure couverture (régime général) | Moyenne (SSI), IJ faibles |
Rémunération du dirigeant | Prélèvement du CA après cotisations | Salaire (assimilé salarié) + dividendes | Rémunération TNS + dividendes |
Crédibilité vis-à-vis des clients / banques | Moyenne (freelance, B2C) | Élevée (notamment pour B2B / grands comptes) | Moyenne à bonne (selon secteur) |
Quand choisir ? | Tester un projet, activité complémentaire, faible CA et peu de frais | Développer un business, recruter, chercher de la crédibilité, forte croissance prévue | Projet artisanal ou libéral avec besoin d’investissements, protection du patrimoine |
En résumé :
- Micro-entreprise : idéale pour démarrer rapidement, avec peu de frais et un CA modeste.
- SASU : parfaite si vous cherchez de la crédibilité, un statut protecteur et une stratégie de développement (recrutement, investisseurs).
- EURL : intéressante pour optimiser les charges sociales et protéger votre patrimoine, surtout pour les métiers manuels et libéraux.
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