SAS ou SARL : Comment choisir le bon statut juridique pour créer votre entreprise en 2025 ?
Choisir entre une SAS (Société par Actions Simplifiée) et une SARL (Société à Responsabilité Limitée) est une décision essentielle à bien des égards pour tout créateur d’entreprise. Au-delà d’un simple cadre légal, ce choix impacte directement la fiscalité, le coût de protection sociale, les perspectives de développement, la gestion interne et la stratégie patrimoniale de l’entrepreneur. En 2025, dans un contexte économique en constante évolution, il devient encore plus important d’opter pour la structure juridique la plus adaptée à vos ambitions, à votre mode de fonctionnement et à votre situation personnelle. Ce guide, enrichi de tableaux comparatifs, d’exemples chiffrés et d’analyses pratiques, vous accompagne pas à pas dans votre réflexion.
1. Comprendre les différences fondamentales entre SAS et SARL
Définition des formes juridiques
- SARL : C’est une société commerciale dotée d’un encadrement juridique strict. Sa structure est particulièrement appréciée pour des projets à taille humaine, en particulier lorsqu’il s’agit d’associations entre membres d’une même famille ou d’amis proches. Elle impose des règles précises concernant la gouvernance, la cession de parts et le fonctionnement quotidien, ce qui peut rassurer certains profils d’entrepreneurs.
- SAS : À l’inverse, la SAS est construite autour d’une logique de souplesse. Elle offre aux fondateurs une très grande liberté dans la rédaction des statuts, ce qui permet de définir des règles spécifiques à la gouvernance, à la prise de décision ou encore à l’entrée de nouveaux associés. Elle est privilégiée dans les projets évolutifs, les start-ups, les sociétés à vocation technologique ou celles qui envisagent une levée de fonds.
Société de personnes vs société de capitaux
- SARL : Fonctionne comme une société de personnes. La stabilité des associés est primordiale, les relations sont généralement durables, et toute cession de parts implique une procédure d’agrément.
- SAS : Fonctionne comme une société de capitaux. L’identité des associés est moins importante que leur capacité à investir. Elle est pensée pour la croissance, la transmission et l’adaptabilité.
2. Tableau comparatif SAS vs SARL : aperçu global
Critère | SARL | SAS |
Nombre d’associés | 2 à 100 | 1 à illimité |
Capital minimum | 1 € | 1 € |
Libération du capital | 20 % à la création | 50 % à la création |
Statut du dirigeant | TNS si gérant majoritaire | Assimilé salarié |
Charges sociales | ~45 % du net | ~82 % du net |
Dividendes | Cotisations sociales >10 % | Flat tax (30 %) uniquement |
Cession de titres | Agrément obligatoire | Libre (sauf clause statutaire) |
Droit d’enregistrement | 3 % | 0,1 % |
Ce tableau offre une synthèse, mais chaque cas particulier peut modifier l’intérêt de l’un ou l’autre des statuts. D’où l’importance de l’analyse personnalisée.
3. Organisation interne et rédaction des statuts
Qui dirige ?
- SARL : Gérée par un ou plusieurs gérants, exclusivement des personnes physiques. Leurs pouvoirs sont définis par la loi, ce qui limite les risques d’interprétation mais restreint aussi la créativité dans la répartition des pouvoirs.
- SAS : Dirigée par un président (personne physique ou morale), avec possibilité d’inclure des directeurs généraux, des conseils ou des comités. C’est un terrain favorable à une gouvernance adaptée à la taille et à la stratégie de l’entreprise.
Prise de décision
- SARL : Toutes les grandes décisions passent par des assemblées générales selon un formalisme rigide. Les majorités sont fixées par la loi (50 % + 1 voix ou 2/3 des parts selon les cas).
- SAS : Les associés peuvent fixer eux-mêmes les modalités de décision, par exemple via des décisions écrites, une délégation à un comité stratégique, ou une majorité qualifiée sur mesure.
Rédaction des statuts
- SARL : Les statuts sont plus faciles à rédiger, car fortement cadrés. Il y a moins de risque d’erreur, mais également peu de marge de manœuvre.
- SAS : La rédaction est plus complexe mais permet une personnalisation fine. L’accompagnement d’un professionnel est indispensable pour éviter les écueils juridiques ou fiscaux.
4. Statut social du dirigeant : protection, coût, arbitrages
Rémunération nette | SARL (TNS) | SAS (assimilé salarié) |
3 000 €/mois | ≈ 1 350 € de charges | ≈ 2 460 € de charges |
Coût annuel total | ≈ 52 200 € | ≈ 65 520 € |
- SARL : Le gérant majoritaire est affilié à la sécurité sociale des indépendants (SSI). Il paie moins de charges mais bénéficie d’une couverture plus faible (ex : pas d’assurance chômage, prévoyance et retraite limitées).
- SAS : Le président est assimilé salarié. Il cotise au régime général avec une protection étendue (maladie, prévoyance, retraite, accident du travail) mais supporte des charges sociales élevées. Il n’est pas couvert pour le chômage sauf en cas de contrat salarié distinct.
5. Fiscalité des bénéfices et des dividendes
IS ou IR ?
- Par défaut, SAS et SARL relèvent de l’IS. Taux : 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice, puis 25 %.
- Possibilité d’option pour l’IR pendant 5 exercices consécutifs si la société est jeune, PME et non cotée.
- SARL de famille : peut opter à l’IR de manière illimitée, ce qui permet une fiscalité optimisée dans certains foyers.
Dividendes : des règles différentes
- SARL : Les dividendes versés au gérant majoritaire au-delà de 10 % du capital social + compte courant + prime d’émission sont soumis aux cotisations sociales (≈ 45 %).
- SAS : Les dividendes sont uniquement soumis à la flat tax (30 %), sans charges sociales supplémentaires.
Exemple comparatif :
- Pour 30 000 € de dividendes perçus :
- SAS → 9 000 € d’impôt (flat tax)
- SARL → entre 12 000 et 13 500 € (flat tax + cotisations sociales)
6. Transmission et cession des titres
Cession de titres | SARL | SAS |
Agrément | Obligatoire | Libre (ou clause statutaire) |
Droit d’enregistrement | 3 % | 0,1 % |
La SARL prévoit une procédure d’agrément des associés pour toute cession, ce qui sécurise la structure mais peut freiner la cession. La SAS, en revanche, permet une cession libre, plus favorable à la flexibilité et à l’entrée de nouveaux associés ou investisseurs.
7. Création : formalités et coûts à anticiper
Étapes de création (communes aux deux formes)
- Rédaction des statuts
- Dépôt du capital auprès d’une banque
- Publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales
- Dépôt au greffe du tribunal de commerce
- Enregistrement à l’INPI et obtention du Kbis
Coût indicatif de création
Poste | SARL | SAS |
Annonce légale | ≈ 147 € | ≈ 197 € |
Greffe/INPI | ≈ 36 € | ≈ 36 € |
Rédaction des statuts | 0 à 2 500 € | 0 à 2 500 € |
Des plateformes juridiques proposent des forfaits à partir de 150 €, mais l’intervention d’un expert-comptable ou avocat est fortement conseillée pour les statuts personnalisés.
8. Chômage et forme juridique : attention aux impacts
En SAS : une souplesse appréciable
- Un président non rémunéré peut bénéficier de ses droits au chômage (ARE) s’il respecte certaines conditions.
- Il faut établir une attestation de non-rémunération validée en assemblée générale, à transmettre à France Travail.
- Cette solution permet souvent de sécuriser 12 à 24 mois de revenus pendant le lancement de l’activité.
En SARL : un accès plus difficile
- Le gérant majoritaire est considéré comme non salarié. Il n’ouvre donc pas de droits au chômage.
- Une attestation d’expert-comptable peut parfois être fournie, mais son acceptation reste aléatoire.
⚠️ Astuce d’optimisation
Commencer en SAS pour percevoir le chômage pendant 2 ans, puis transformer en SARL pour bénéficier des charges sociales réduites.
Cette stratégie doit être anticipée avec un professionnel pour éviter les erreurs de qualification.
Conclusion : comment trancher entre SAS et SARL ?
Le bon choix dépend de nombreux paramètres : votre niveau de rémunération, votre statut social souhaité, vos objectifs patrimoniaux, la nature de vos associés, la possibilité de verser des dividendes ou d’attirer des investisseurs…
- Choisissez une SARL : si vous êtes en famille, avez un projet stable, souhaitez des charges sociales faibles et un fonctionnement encadré.
- Préférez la SAS : si vous cherchez flexibilité, protection sociale complète, optimisation de la distribution de dividendes ou levée de fonds.
🧠 Conseil stratégique final
Simulez votre projet sur 3 ans avec votre conseil. Tenez compte de la rémunération, des dividendes, des charges, des droits au chômage, du statut du conjoint et de la perspective de cession. Un choix réfléchi dès le départ évite des restructurations coûteuses plus tard.
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