Introduction
Créer son entreprise, c’est souvent une aventure exaltante… mais aussi un véritable casse-tête administratif. Et l’un des premiers dilemmes que rencontrent les créateurs ou dirigeants d’entreprise est le suivant :
Dois-je opter pour le statut de travailleur non salarié (TNS) ou celui d’assimilé salarié ?
Derrière cette question, en apparence technique, se cachent des enjeux fondamentaux : coût global des cotisations, niveau de protection sociale, montant net que vous allez réellement percevoir, et même votre stratégie à long terme (dividendes, retraite, revente…). Le choix de votre statut n’est donc pas une formalité : il influence directement votre quotidien de dirigeant et vos perspectives.
👉 Ce guide vous propose une analyse claire, illustrée de cas concrets et chiffrés, pour vous aider à prendre la meilleure décision selon votre profil, votre ambition, et votre niveau de risque. Que vous soyez créateur, repreneur ou dirigeant en phase de croissance, cet article est fait pour vous.
I. TNS et Assimilé Salarié : Quelle différence concrète pour un dirigeant ?
🔍 Définition rapide
- TNS (Travailleur Non Salarié) : affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI)
- Gérants majoritaires de SARL ou d’EURL
- Entrepreneurs individuels (classiques ou en micro-entreprise)
- Associés de SNC
- Assimilé salarié : affilié au régime général de la Sécurité Sociale (comme un salarié, sauf pour le chômage)
- Présidents de SAS ou de SASU
- Gérants minoritaires ou égalitaires de SARL
- Gérants non associés d’EURL
⚖️ Principale différence
- Le TNS paie moins de cotisations sociales, mais a une couverture sociale plus basique. En général, ce statut demande de souscrire des protections complémentaires (mutuelle, prévoyance, retraite).
- L’assimilé salarié, lui, coûte plus cher à l’entreprise, car il paie les mêmes charges qu’un salarié, mais bénéficie en retour d’une meilleure couverture, notamment en cas d’arrêt maladie, d’accident du travail ou de maternité.
Ce choix n’est donc pas qu’une affaire de chiffres : il reflète aussi votre tolérance au risque et votre style de gestion.
🎯 Exemple illustratif : Imaginons que vous êtes gérant majoritaire d’une SARL et que vous vous versez une rémunération annuelle brute de 40 000 €. En tant que TNS, vous paierez environ 12 000 € de cotisations sociales et percevrez 28 000 € nets. Si vous étiez président d’une SAS avec la même enveloppe brute, les charges sociales grimperaient à environ 18 000 €, vous laissant 22 000 € nets. C’est donc un écart de 6 000 € en faveur du TNS, à condition d’accepter une couverture sociale plus légère.
II. Quels statuts juridiques imposent l’un ou l’autre régime social ?
Forme juridique | Statut du dirigeant | Régime social |
EURL (gérant associé unique) | TNS | SSI |
SARL (gérant majoritaire) | TNS | SSI |
SARL (gérant minoritaire ou égalitaire) | Assimilé salarié | Régime général |
SAS / SASU | Assimilé salarié | Régime général |
Micro-entreprise / Entreprise individuelle | TNS (régime spécifique) | SSI avec micro-social |
🧠 Avis d’expert : “Attention, être assimilé salarié ne donne pas automatiquement droit au chômage. Il faut pour cela cumuler un contrat de travail réel avec votre mandat social, ce qui est parfois difficile à justifier en cas de contrôle.”
III. Charges sociales, rémunération et fiscalité
💸 Exemple comparatif :
Hypothèse : votre entreprise dispose d’une enveloppe brute annuelle de 100 000 € pour rémunérer son dirigeant.
TNS (SARL) | Assimilé salarié (SAS) | |
Coût total | 100 000 € | 100 000 € |
Charges sociales | ~30 000 € | ~45 000 € |
Net perçu | ≈ 70 000 € | ≈ 55 000 € |
🧠 Avis d’expert : « Le dirigeant TNS percevra en moyenne 27 % de plus en net par rapport à son homologue assimilé salarié, pour un coût équivalent. En contrepartie, il devra compléter sa protection sociale par des contrats adaptés. »
🧮 Cas réel
- Julien, gérant majoritaire d’une SARL, se verse 30 000 € bruts. Il paie environ 12 000 € de charges sociales et a souscrit une retraite complémentaire Madelin à 3 000 €.
- Claire, présidente de sa SAS, touche également 30 000 € nets, mais cela coûte près de 55 000 € à l’entreprise en raison des charges plus élevées. Elle bénéficie en retour de bulletins de salaire utiles pour ses démarches administratives (logement, crédit, etc.)
📌 Et les dividendes ?
- En SAS, les dividendes sont uniquement soumis à la flat tax (30 %) sans cotisations sociales.
- En SARL, les dividendes perçus par un TNS (au-delà de 10 % du capital social + compte courant sont soumis aux cotisations sociales).
🧠 Conseil d’expert : “Si votre objectif est de vous rémunérer via des dividendes, la SAS est nettement plus intéressante fiscalement à moins de constituer un capital social important.”
IV. La protection sociale : couverture, lacunes, solutions
Pour le dirigeant TNS
- Couvre maladie, maternité, retraite de base, allocations familiales.
- Délai de carence plus long (jusqu’à 7 jours), indemnités journalières limitées.
💡 Exemple : Julien, artisan en SARL, est arrêté 3 semaines après un accident. Il touche environ 950 € au total. Sans prévoyance, il aurait perdu près de 1 800 € de revenu.
🧠 Conseil : une prévoyance complémentaire est indispensable pour pallier ces lacunes. Un contrat à 80 €/mois peut tripler vos indemnités.
Pour le dirigeant assimilé salarié
- Couvre davantage de risques : maladie, accident du travail, maternité, retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO).
- Accès aux indemnités journalières dès le 1er jour (sous conditions d’ouverture de droits).
⚠️ Piège : Croire qu’en tant qu’assimilé salarié, on est automatiquement couvert, même sans salaire. En réalité, sans versement de rémunération, aucune cotisation n’est prélevée, donc aucun droit n’est ouvert : ni indemnités journalières, ni retraite, ni accident du travail.
🧠 Conseil : Pour bénéficier d’une véritable protection (maladie, accident du travail, retraite), assurez-vous de vous verser une rémunération régulière. Même modeste, cette rémunération déclenche les cotisations sociales qui ouvrent vos droits. Sans cela, vous n’êtes sans réelle couverture sociale.
Outils à disposition du TNS
- Mutuelle personnalisée
- Contrats Madelin : prévoyance, retraite complémentaire, perte d’activité
- Déductibilité fiscale avantageuse sur ces contrats
V. Cotisations URSSAF : fonctionnement, prévisions, pièges à éviter
- Les cotisations des TNS sont d’abord calculées sur la base des revenus N-2, puis régularisées lorsque les revenus réels de l’année sont connus.
🔁 Exemple concret :
- 2023 : vous vous versez 20 000 €
- 2024 : l’URSSAF prend cette base pour estimer vos cotisations
- 2025 : si vous avez touché 60 000 € en 2024, régularisation importante en juin
🧠 Conseil : connectez-vous dès janvier sur votre compte URSSAF pour ajuster les bases et éviter les mauvaises surprises.
⚠️ Cas réel : Marie a doublé sa rémunération en 2024. Résultat : 9 000 € de régularisation en juin 2025 et des acomptes futurs presque doublés.
🧠 Astuce : anticipez en simulant vos cotisations TNS (simulateur officiel URSSAF).
VI. Étude de cas : 2 profils de dirigeants
📌 Paul – Artisan, SARL
- Se verse 36 000 € nets/an
- Cotisations : 15 000 €
- Prévoyance + retraite Madelin : 2 500 €
- Très bon reste à vivre, souplesse de gestion
📌 Sarah – Agence de communication, SAS
- 3 500 € nets/mois
- Coût annuel : 78 000 €
- Retraite cadre et bulletins utiles pour emprunter
🧠 Conseil : votre statut peut (et doit) évoluer avec votre projet. Réévaluez votre situation si votre revenu prend de l’ampleur.
VII. Un choix aussi psychologique que technique
Le bon statut dépend aussi de votre profil psychologique. Voici trois profils-type :
- Le stratège optimisateur (TNS) : cherche à maximiser le net, aime maîtriser chaque aspect, investit lui-même dans sa protection sociale.
- Le planificateur sécuritaire (SAS) : recherche une protection claire, aime les bulletins, rassure sa banque, bénéficie du chômage en cas de coup dure.
- Le pragmatique évolutif : commence SASU, évolue vers le TNS quand ses droits au chômage s’épuisent.
🧠 Conseil : réfléchissez à ce qui vous fait dormir sereinement la nuit. Le bon choix est celui qui vous aligne avec vos priorités personnelles et professionnelles.
VIII. Tableau comparatif final
Critère | TNS | Assimilé salarié |
Régime social | SSI | Régime général |
Coût entreprise | 💰 Moindre (~45-50%) | 💸 Plus élevé (~75-80%) |
Revenu net | Supérieur à enveloppe égale | Inférieur à enveloppe égale |
Protection sociale | Moins couvrante | Plus protectrice |
AT/MP | ❌ Non couvert | ✅ Couverts |
Chômage | ❌ Couverts sous conditions | ✅ Couverts |
Retraite complémentaire | À souscrire | Incluse (AGIRC-ARRCO) |
Dividendes | Cotisations > 10 % capital | Exonérés de charges sociales |
Idéal pour… | Indépendants, consultants, gérants souples | Salarié en reconversion, projet d’achat immobilier |
IX. Vous hésitez encore ? Passez à l’action !
Choisir son statut, c’est décider de votre :
- Revenu net chaque mois
- Couverture santé, invalidité, retraite
- Capacité à emprunter
- Stratégie de transmission ou d’investissement
🎯 Ce que vous pouvez faire dès maintenant :
- 👉 Simulez vos charges sur le site officiel URSSAF
- 📩 Contactez-moi pour un diagnostic personnalisé : startmeupconseil.fr/contact
- 📞 Prenez RDV pour un échange sans engagement : 30 minutes pour y voir clair
Conclusion
Créer une entreprise, c’est choisir sa voie. Et le statut social du dirigeant n’est pas une simple case administrative. C’est un levier stratégique.
Entre le statut TNS et assimilé salarié, il n’y a pas de solution magique : il y a un choix à faire avec les bonnes données en main.
🧠 Conseil final : Prenez un vrai temps de réflexion. Pensez long terme, posez-vous les bonnes questions :
- Est-ce que je bénéficie de droits au chômage ?
- Suis-je prêt à gérer ma protection moi-même ?
- Ai-je besoin de bulletins de paie pour des projets personnels ?
- Mon entreprise est-elle stable ou en pleine croissance ?
📲 Prêt à faire le point ? Je suis à votre écoute pour vous accompagner !